Danser Marie au pied de la croix, le témoignage d’Auriane et Cyprien au WE de février

Lors de la dernière session Veni Compositor de février 2022, nous avons pu présenter un projet que nous avons monté l’année précédente avec une amie danseuse dans le cadre d’une session d’été de chant avec le chœur Esperanza.

Nous avons chorégraphié une danse en solo entre le classique et le moderne sur le Stabat Mater de Pergolèse, arrangé pour l’occasion pour chœur a cappella.

Ce travail de création ressemble beaucoup au processus de composition que nous étudions plus en détail pendant nos week end : il est intéressant de faire des parallèles entre ces deux arts.

Grâce à ses années d’expérience, Auriane a pu proposer pleins d’idées de mouvements qui composaient une mélodie gracieuse, par ailleurs magnifiquement interprétée. Pour améliorer une mélodie, on peut lui rajouter de la complexité pour lui permettre des envolées lyriques, ou au contraire retirer des fioritures superflues afin de lui donner de la profondeur dans la sobriété. Mais une mélodie n’est rien sans son harmonie, qui lui donne de l’assise. Une mélodie sans harmonie, c’est comme un dessin en noir et blanc sur une page blanche : il peut être très beau mais reste hors de son contexte. En danse, il est important d’habiter l’espace dans lequel on évolue. Où se situe la danseuse ? Vers où se dirige-t-elle ? Évolue-t-elle en ligne, en cercle, en diagonal, au centre, immobile, lentement, rapidement, face au public, de trois-quart ?

Enfin, une œuvre peut être parfaitement conçue et maîtrisée techniquement, elle n’est rien si elle n’a pas d’idée directrice. Pour notre projet, nous voulions exprimer la douleur de la Vierge Marie face à son Fils sur la Croix, en passant par la stupeur et l’incompréhension, mais en gardant l’espérance profonde qui a toujours porté la mère de Dieu. Les gestes sont économisés, puis s’emportent en suivant la musique, mais restent toujours dirigés vers la grande croix invisible à l’angle de la scène. Marie finit sa danse en recevant son Fils dans ses bras et le présente au monde.

Pour prendre encore plus de recul sur ce travail, on peut préciser qu’un tel morceau doit être amené par une progression des chants, et il faut pouvoir repartir ensuite sans changement brutal d’atmosphère. Comme c’était le morceau phare de notre session, tout le concert a été organisé pour mettre en valeur cette danse.

Nous avons beaucoup apprécié travailler sur ce projet. Tout était nouveau pour moi, et Auriane m’a appris plein de choses sur la danse. De mon côté, j’avais une idée assez claire de ce que je voulais sur le rendu général, et j’ai pu lui expliquer en détail l’œuvre de Pergolèse pour que la danse se marie parfaitement à la musique. Après cela, nous avons fait le même travail sur l’Ave Maria de Gounod cet été, et préparons un Salve pour pouvoir présenter l’été prochain trois mystères du Rosaire sur le même concert !

C. Lepoutre

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